mercredi 2 janvier 2008

benoît XVI, sors de ce corps !

con-disciple

On ne sait pas vraiment ce qu’a pu dire Nicolas Sarkozy à Benoît XVI lors de l’audience que le pape lui a accordée, le 20 décembre dernier. Peut être, Saint JeanMarieBigard, présent ce jour là en tant que patron des comiques de cour qui font florès ces temps ci, pourra-t-il nous le narrer dans un de ces spectacles. Toujours est-il, que Notre cher président a bien écouté le message du pape… pour nous le resservir le 31 au soir à l’occasion de ses vœux aux Français.
Petit exercice de comparaison entre le texte de l’encyclique « spe-salvi » de Benoît XVI (lisible ici), publiée (tiens tiens) le 17 décembre et l’allocution de Nicolas Sarkozy (risible ).

De l’espérance pour soulager la peur dans l’avenir

B16 - § 2 – « Apparaît comme caractéristique des chrétiens le fait qu’ils ont un avenir : …ils savent de manière générale que leur vie ne finit pas dans le néant… L’Evangile n’est pas uniquement une communication d’éléments que l’on peut connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie. La porte obscure du temps, de l'avenir, a été ouverte toute grande. Celui qui a l'espérance vit différemment; une vie nouvelle lui a déjà été donnée.»

NS – « A chacun de vous je veux adresser un message d’espérance, un message de foi dans la vie et dans l’avenir. Je voudrais convaincre même celui qui en doute qu’il n’y a pas de fatalité du malheur. »

B16 - § 4 – « Si la Lettre aux Hébreux dit que les chrétiens n'ont pas ici-bas une demeure stable, mais qu'ils cherchent la demeure future (cf. He 11, 13-16: Ph 3, 20), cela est tout autre qu'un simple renvoi à une perspective future: la société présente est considérée par les chrétiens comme une société imparfaite; ils appartiennent à une société nouvelle, vers laquelle ils sont en chemin et qui, dans leur pèlerinage, est déjà anticipée. »

NS – « Au milieu des joies et des peines que l’existence réserve à chacun d’entre nous, nous pouvons, par l’effort de tous, bâtir une société où la vie sera plus facile, où l’avenir pourra être regardé avec davantage de confiance. »

De la civilisation pour ne pas se perdre

B16 - § 15 – « Cette vision de la « vie bienheureuse » orientée vers la communauté vise en fait quelque chose au delà du monde présent, mais c'est précisément ainsi qu'elle a aussi à voir avec l'édification du monde – en des formes très diverses, selon le contexte historique et les possibilités offertes ou exclues par lui. Au temps d'Augustin, lorsque l'irruption de nouveaux peuples menaçait la cohésion du monde où était donnée une certaine garantie de droit et de vie dans une communauté juridique, il s'agissait de fortifier le fondement véritablement porteur de cette communauté de vie et de paix, afin de pouvoir survivre au milieu des mutations du monde.»

NS – « Depuis que vous m’avez choisi pour présider aux destinées de notre pays, j’ai voulu tout mettre en oeuvre pour tenir la promesse que je vous avais faite de vous rendre la fierté d’être Français, de vous donner le sentiment que dans notre vieux pays tout pourrait devenir possible. Avec 2008, une deuxième étape s’ouvre : celle d’une politique qui touche davantage encore à l’essentiel, à notre façon d’être dans la société et dans le monde, à notre culture, à notre identité, à nos valeurs, à notre rapport aux autres, c'est-à-dire au fond à tout ce qui fait une civilisation. Depuis trop longtemps la politique se réduit à la gestion restant à l’écart des causes réelles de nos maux qui sont souvent plus profondes. J’ai la conviction que dans l’époque où nous sommes, nous avons besoin de ce que j’appelle une politique de civilisation. »

De l’action pour apprendre l’espérance et sauver la civilisation

B16 - § 35 – « Tout agir sérieux et droit de l'homme est espérance en acte. Il l'est avant tout dans le sens où nous cherchons, de ce fait, à poursuivre nos espérances, les plus petites ou les plus grandes: régler telle ou telle tâche qui pour la suite du chemin de notre vie est importante; par notre engagement, apporter notre contribution afin que le monde devienne un peu plus lumineux et un peu plus humain, et qu'ainsi les portes s'ouvrent sur l'avenir. Mais l'engagement quotidien pour la continuation de notre vie et pour l'avenir de l'ensemble nous épuise ou se change en fanatisme si nous ne sommes pas éclairés par la lumière d'une espérance plus grande, qui ne peut être détruite ni par des échecs dans les petites choses ni par l'effondrement dans des affaires de portée historique.3 »

NS – « Alors, que la France montre la voie ! C’est ce que depuis toujours tous les peuples du monde attendent d’elle. C’est ce que nous ferons quand la France présidera, à partir du 1er juillet, l’Union Européenne. C’est ce que nous voulons faire avec l’Union pour la Méditerranée qui est un grand rêve de civilisation. C’est ce que nous voulons faire partout dans le monde pour redonner de l’espoir à ceux qui n’en n’ont plus. C’est ce que, bien sûr, surmontant nos doutes et nos angoisses, nous devons faire d’abord pour la France elle-même. Notre vieux monde a besoin d’une nouvelle Renaissance. Eh bien, que la France soit l’âme de cette Renaissance ! Voici mon voeu le plus cher pour cette année qui vient. »

Et cette pauvre Ségolène Royal qui croyait être la meilleure apôtre des prophéties ratzingeriennes (souvenez vous de l’ordre juste directement venu de la 1ère encyclique de Benoît XVI), la voilà doublée sur ce coup là. Qui veut de la prochaine encyclique ?

Le mot de la fin à Guy Bedos


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