... se scia la branche sur laquelle il avait son séant posé.
En ce lundi, la commission Pochard, qui avait commencé ses travaux en octobre, remet son rapport sur l’évolution du métier d’enseignant.
L’esprit en est simple : « pas de raison que la loi commune de la performance, c'est-à-dire l'exigence de rechercher les résultats les meilleurs dans l'exercice d'une mission (...) ne s'applique pas aux enseignants comme aux autres acteurs de la vie en société ».
Le monde de l’éducation de février 2008 parle d’un « flexiprof », « plus réactif, plus collectif, plus mouvant dans sa carrière, plus présent dans l'établissement, mobilisable en fonction des besoins et soumis à la pression des "résultats"». (source : Le Monde du 1er février)
Soit.
On verra à la lecture et à ce qu’en prendra Xavier Darcos. Ce rapport, comme les autres est sans doute plus voué à préparer l’opinion qu’à préparer une loi dans l’immédiat. Nous aurons l’occasion, une autre fois, de parler de la technique des petits pas employée par Xavier Darcos dans ce ministère.
Pour l’heure, interessons nous à ce qui entoure la publication de ce rapport. Comme Jacques Attali, s’employant l’autre soir sur France 2 à dénoncer une reprise journalistique mensongère de son rapport, Michel Rocard, membre éminent de la commission Pochard, en a claqué la porte avec bruit trois jours avant le rendu des travaux, criant à la manipulation.
Le Figaro de jeudi. Rocard : Il faut « améliorer la prise en compte de la performance dans le déroulement des carrières des enseignants ». Polémique. Démission et démenti rocardiens : «Je tiens à souligner que ce rapport n'évoque en aucun cas une rémunération au mérite». Pourtant.
Libération note : Dans son entretien au Figaro, l’ex-premier ministre, moins catégorique, expliquait que «nous n'évoquons pas directement dans notre rapport une rémunération au mérite.» Et de préciser qu’il voulait dire «clairement que dans l'esprit de la commission comme dans le (sien), la reconnaissance du mérite doit affecter essentiellement le déroulement des carrières, et non pas la paie directe».
Bon. Deux variantes :
La première. Celle du maître réformateur qu'il estime être (CSG, création du groupe Air France). Michel Rocard, a quelques bonnes recettes : éviter les affrontements politiques stériles qui font se heurter les Grands Principes comme s’il s’agissait, à chaque fois, de changer de société, éviter les effets d’annonce, car les blocages surgissent avec déformations du vrai. (Source : agoravox)
Moins on dit qu’on réforme, plus on réforme. Plus le Figaro dit qu’il y a réforme, plus on démissionne.
La deuxième. Celle bien résumée par Hervé Hamon dans Le Télégramme d'hier: «De quoi parlait-on ? [dans la commission Pochard] De la nécessité d'une culture du résultat (va-t-on se contenter de soutenir que l'élève échoue par sa faute et réussit grâce à l'institution ?). De l'urgence d'une culture de l'évaluation, non des enseignants un par un, mais de l'établissement, et de la manière dont on y travaille. De l'évolution souhaitable des obligations de service en « annualisant » les heures, comme à l'université (ce qui permet, par exemple, de dégager du temps pour soutenir, au deuxième trimestre, les étudiants dont on a repéré les défaillances). Rien de révolutionnaire. Voilà belle lurette que les pays dont la performance est supérieure à la nôtre ont progressé sur ce chemin. 15 à 20 % des jeunes Français sont en grande ou très grande difficulté scolaire, cela ne saurait durer. Jeudi dernier, Michel Rocard s'en expliquait dans Le Figaro. Titre du journal, à la Une : « Rocard veut payer les enseignants au mérite ». Rien à voir avec le sujet (cette hypothèse n'a jamais été envisagée). Mais torpille efficace. Qui permet aux réactionnaires de disqualifier le rapport avant même sa publication. Et à la FSU, principale machine à dire non dans le secondaire, d'en faire autant. Car la trajectoire des torpilles est beaucoup moins rectiligne qu'il n'y paraît».
Mais, mon esprit de mauvais renard, m'invite à formuler une autre hypothèse. La troisième. Une fable ?
Maître Rocard, sur son piédestal perché
Tenait depuis toujours en son bec l’envie d’emmerder les socialistes.
Maître Darcos par la bonne idée alléché
Lui tint à peu près ce langage surréaliste :
« Et bonjour, Monsieur du Rocard.
Que vous êtes brillant ! Que vous me semblez intelligent !
Sans mentir si votre ramage
Se rapporte à votre plumage
Vous êtes le phénix des hôtes de ce gouvernement. »
A ces mots, le Rocard ne se sent plus de joie,
Et pour montrer sa belle voix,
Aurait pu suggérer, en catimini, à la commission Pochard, qu’il faudrait payer les profs au mérite
Le Figaro s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout sarkoziste
Vit aux dépens de celui qui dans l’ouverture s’engage. »
Le Rocard honteux et confus,
Décidant d’en faire un fromage
Jura, un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Max.
Nota bene: le collage du début de la note est librement inspiré d'une des affiches de la dernière campagne de publicité de la sncf.
lundi 4 février 2008
Maître Rocard sur son arbre perché...
Publié par Max à 07:00
Libellés : commission Pochard, Education, politique, Rocard
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