jeudi 14 février 2008

Audiovisuel public: une grève pas comme les autres...

France inter.
Hier matin.
Le journal de 7h00.

Bruno Duvic présente le
journal. Il aborde la grève dans l’audiovisuel du 13 février.
Courte description de la manifestation parisienne: banderole « Ni pub, ni soumise » (pas mal !), supprimer la publicité des antennes publiques. Pourquoi pas. Mais il y a des doutes : comment financer l’audiovisuel public sans l’argent de la pub ?
Afin de mieux sentir les doutes qui assaillent les personnels, les micros de France Inter nous plongent dans la manifestation. Au micro, une journaliste de France 2, Karine Comazzi, est interrogée :

« S’il n’y a pas d’argent à partir du 27 février, nous ne serons plus en mesure d’acheter des programmes. Ca veut dire, déjà, on commence à descendre, on commence à décliner. Ce que les gens doivent savoir, c’est que France Télévision n’est pas une vieille maison de ringards, ce n’est pas le Titanic. On n’est pas forcément en surnombre. Certes, il y a sans doute une réorganisation à faire. Mais, on n’est pas d’affreux ringards qui sont attachés à leurs privilèges. Aujourd’hui, il y a deux journaux télévisés du soir, en France, qui progressent : le 19/20 et le journal de 20 heures de France 2. Pourquoi ? Parce qu’il y a de la qualité, de l’audace, des enquêtes. Et ça, ça a un coût. Le téléspectateur doit savoir que c’est un outil de démocratie qu’il a entre les mains. C’est tout et il faut le défendre. »

Vous avez noté ?

« On n’est pas d’affreux ringards qui sont attachés à leurs privilèges ».

France 2, déjà, dans son unique
édition du 13 février, rappelle à plusieurs reprises David Pujadas (service minimum du service public ?) explique en long, en large et en travers les raisons de la grève, les enjeux du service public, les inquiétudes quant au flou du gouvernement sur les solution de financement. David Pujadas interview Christine Albanel, Ministre de la culture et de la communication. Il la presse de donner des réponses concrètes. On sent bien que les personnels de l’audiovisuel public ont besoin d’établir un dialogue avec leur ministre de tutelle. Etablir un dialogue, faire entendre leurs doutes, poser des questions à leur direction, avoir des réponses concrètes. Un dialogue qu’elle évite, des solutions qu’elle élude.

Et ils ont bien raison. Qu’ils continuent !

Mais la phrase de Karine Comazzi me revient :

« On n’est pas d’affreux ringards qui sont attachés à leurs privilèges ».

Il y aurait grève et grève, grévistes et grévistes ?

Retournons sur le site de France 2.
Journal Télévisé de 20 heures du 11 février. Grève à Orly des contrôleurs aériens. De quoi parle-t-on dans les reportages : les perturbations du trafic aérien, la lassitude des passagers, « pris en otages », une minorité qui bloque une majorité d’honnêtes gens, l’incompréhension sur les raisons de cette grève. Mais des raisons précisément, on ne saura rien.

Je cherche alors dans la presse écrite.
Libération du 12 février explique : Le projet vise « à regrouper les trois points de contrôle d’Ile de France au sein d’un nouveau centre, près d’Athis-Mons. Il devait voir le jour entre 2015 et 2017. Mais, entre-temps, la direction décide, transitoirement, d’envoyer 30 aiguilleurs d’Orly travailler à Roissy, sur la base du volontariat, d’ici à 2011. La CGT craint une baisse de la qualité du service public : «On ne pourra pas contrôler les avions d’Orly depuis Roissy d’ici là. Il y a des adaptations techniques beaucoup trop lourdes, accuse Norbert Bolis, secrétaire national CGT. Ça va coûter de l’argent, du potentiel humain et en 2015, il faudra ramener tout le monde dans un nouveau bâtiment.»

Que veulent les grévistes : « La CGT pose la consultation des personnels des trois sites comme préalable à la fin de la grève». C’est tout. Comme personne ne veut les consulter, ils ont arrêté le travail pour pouvoir se faire entendre. Comme à France 2. Etablir un dialogue, faire entendre leurs doutes, poser des questions à leur direction, avoir des réponses concrètes.

Ringard ?


Max.

Aucun commentaire: