con-tinuum
On sait que le journalisme grand public est devenu depuis quelques années une sous discipline des techniques de communication ou du marketing politique. Un homme, une femme est une bonne recette. Sarko, Ségo hier. Barack Obama, Hillary Clinton aujourd’hui.
A lire le feuilleton du 1er affrontement des primaires démocrates pour les élections américaines de novembre 2008, on sent bien que les mêmes concepts, les mêmes scénarios, les mêmes types de protagonistes utilisés dans le traitement de l’élection française nous sont resservis quelques mois plus tard pour nous narrer l’élection américaine.
Prenons, le journal le Monde du 4 janvier. L’éditorial comme mise en bouche. Le regain démocratique, d’abord. « Les électeurs de l'Iowa, (…) ont participé massivement, jeudi 3 janvier, aux votes sur les candidats républicains et démocrates à l'élection présidentielle de novembre ». Obama, ensuite, incarne la rupture, revendique ne pas appartenir à « l’establishment de Washington ». Hillary Clinton, enfin, « considérée il y a peu encore comme la candidate "inévitable" pour l'élection de novembre, a fait les frais du désir de renouvellement des électeurs démocrates, près de deux fois plus nombreux à voter qu'en 2004. »
Mais l’article de Corine Lesne, envoyée spéciale à Des Moines, nous replante le décor de ce qui serait, vue de France, une campagne électorale dans le pays de l'oncle Sam. Que du déjà lu, du déjà vu, du déjà entendu...
La « starisation » de la famille : « En montant sur scène, le 1er janvier, pour l'un de ses derniers meetings avant le vote des militants de l'Iowa, Barack Obama était accompagné de ses filles Malia et Sasha, 8 et 6 ans. " Les stars de la famille Obama, ce sont elles ", expliquait-il.»
Le contournement des partis : La candidature de Barack Obama « a galvanisé les militants, qui se sont approprié un processus largement tenu, jusqu'alors, par l'appareil du parti : 239.000 démocrates ont pris part au vote, soit presque deux fois plus qu'en 2004. L'afflux de jeunes lui a donné l'avantage. »
Une candidate qui aurait tort de se voir acquis le vote des femmes : « Alors que Mme Clinton avait beaucoup courtisé les femmes, elle n'a rassemblé que 30 % d'entre elles, contre 35 % pour M. Obama »
Une candidate qui voit dans sa défaite ses victoires futures : « " Hillary " n'a pas eu l'air le moins du monde affectée par sa défaite. (…) Elle s'est réjouie du succès des candidats démocrates. " Nous allons tout de suite emmener cet enthousiasme dans le New Hamsphire ", l'Etat où se déroulent des primaires le 8 janvier. »
Un candidat dont on avait raillé l’énergie à vouloir tout changer : « M. Obama a été l'événement de la campagne. " On nous disait que ce jour ne viendrait jamais, a-t-il lancé à ses partisans après la victoire. Que nous mettions la barre trop haut. Que ce pays était trop divisé… " »
Un candidat qui fait appel aux grandes figures de l’Histoire et qui ose l’ouverture : « Il y a moins d'un an qu'il a fait acte de candidature sur les marches du capitole de Springfield, la capitale de l'Illinois, en invoquant Abraham Lincoln. Il est devenu une référence, un candidat " transformationnel ", invoqué jusque dans les rangs adverses. »
Un candidat antisystème qui n’hésite pas à affronter les tenants de l’immobilisme : « il a réussi à se démarquer de Washington et des " maîtres d'un système cassé ". Il n'a pas le soutien de certains syndicats, qui ne croient pas à ses propositions consensuelles pour régler la question de l'assurance santé en partenariat avec l'industrie privée. »
Bref, le futur président d’un pays sans droite, ni gauche : « Depuis qu'il sait qu'il est en tête, il a ajouté, à ses critiques contre l'administration Bush et contre sa rivale démocrate, un projet de rassemblement. " Nous ne sommes pas une collection d'Etats rouges [républicains] et d'Etats bleus [démocrates],a-t-il proclamé jeudi. Nous sommes les Etats Unis d'Amérique. " »
On critique, on critique. Mais on est tous des midinettes...
Le mot de la fin à Claude Lelouch, donc.
vendredi 4 janvier 2008
chabadabada, chabadabada
Publié par Max à 04:21
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